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La navette de Cornouaille

Vous galérez pour aller au travail, en Sud-Finistère ? La Navette de Cornouaille vous y emmène

    L’entreprise d’insertion Navette de Cornouaille cumule les bons points : elle emmène les habitants de chez eux à leur travail, pour 1,50 € ou 2 €, dans des véhicules électriques conduits par des personnes en insertion. Le projet a démarré en août 2022, à Quimper (Finistère). Explications.
    Charles Le Bihan fait partie des chauffeurs de la Navette de Cornouaille. Il suit les trajets organisés par Céline Laurent. Françoise Gourlaouen (à droite) dirige l’entreprise d’insertion. | OUEST-FRANCE

    L’entreprise d’insertion La Navette de Cornouaille a été lancée en août 2022, à Quimper (Finistère). Et elle conduit déjà 50 personnes par jour, en cette mi-novembre. Il faut dire qu’elle propose une belle solution pour aller au travail, ce trajet quotidien qui peut devenir une galère si on n’a pas de voiture ou pas de permis. Qui peut coûter une fortune quand le prix des carburants augmente. Ou qui peut porter sur les nerfs de tous ceux qui aimeraient polluer moins.

    En apprentissage ou en CDI

    À tous ceux-là, la Navette de Cornouaille propose de venir les chercher chez eux et de les déposer sur leur lieu de travail, cinq à quinze minutes avant qu’ils embauchent. Cela fonctionne, du lundi au samedi, 24 heures sur 24, du Cap-Sizun à Concarneau et de Briec à Penmarc’h. Tout le monde peut en bénéficier, qu’on soit en stage, en apprentissage, en intérim, en CDD ou en CDI.

    Le même prix qu’un ticket de bus

    La seule condition est que son employeur soit d’accord, puisque celui-ci paie une partie du trajet. Si le lieu de travail est situé à moins de 20 km de Quimper, le trajet coûtera 3 € à l’employeur et 1,50 € au travailleur (autant qu’un ticket de bus à Quimper). S’il est à plus de 20 km, ce sera 4 € pour l’employeur et 2 € pour le travailleur. Peu importe où habite ce dernier.

    Un atout pour recruter

    « Ce n’est pas un taxi, précise Françoise Gourlaouen, qui dirige l’entreprise. La navette peut faire un détour pour aller chercher quelqu’un d’autre, ce qui rallonge un peu le trajet. » Près de 25 entreprises et agences d’intérim utilisent déjà ce service, notamment dans l’agroalimentaire. « On entend souvent dire qu’il est difficile de recruter, parce que les gens n’ont pas de moyen de déplacement. C’est pour répondre à ce problème-là que nous avons imaginé la Navette de Cornouaille. Désormais, certains employeurs avec qui nous travaillons indiquent dans leurs petites annonces qu’ils proposent cette solution », précise Françoise Gourlaouen.

    Des chauffeurs en insertion professionnelle

    Les minibus de neuf places sont électriques et conduits par six chauffeurs en insertion professionnelle. Ces derniers commencent avec un contrat de 35 heures, au Smic, pour quatre mois. C’est le cas de Charles Le Bihan, 59 ans. « J’ai été meunier pendant vingt-cinq ans, puis j’ai été licencié en 2008 et reconnu travailleur handicapé en 2009. Malgré des formations, c’était de plus en plus difficile de trouver du travail. »

    « L’impression de me promener »

    En mars 2022, il a commencé à travailler pour Mobil’ID, un autre service de déplacement, réservé aux personnes éloignées de l’emploi, également dirigé par Françoise Gourlaouen. Quand elle lui a proposé de travailler au sein de la Navette de Cornouaille, il a accepté aussitôt. « Au début, conduire me faisait mal au dos, mais j’ai persévéré et trouvé la bonne position. Souvent, je n’ai pas l’impression de travailler, mais de me promener avec des gens, en étant payé. Je vois certains passagers tous les jours, on commence à se connaître. Beaucoup nous remercient et disent que, sans nous, ils ne pourraient pas aller au travail. »

    Article publié le 15 novembre 2022